Circuit ITF : tournée en Amérique centrale, Open d’Istres et visite chez Juan Carlos Ferrero

Déception, douleurs, revers, bonheur et expérience…

Ça se passe chez Juan Carlos Ferrero, dans son centre d’entraînement (Equelite Academy) situé à Vilenna en Espagne, à proximité de Valence et d’Alicante. Pierre-Hugues y dispute un nouvel ITF "Grade 3" et il vient de perdre en 3 sets 3/6 6/2 6/3, ce mardi 24 avril, au 1er tour du tableau final, contre le croate Goran Jukopila, de 2 ans son aîné. « Et mince ! Un match de plus de gagné et c’était 15 points supplémentaires, qui auraient permis de grimper aux alentours de la 600ème place ITF... »

La pensée bien sûr vous effleure l’esprit dans ces circonstances-là et, après cette nouvelle déconvenue, il était facile pour Pierre-Hugues au sortir du terrain, de faire la grimace et de ruminer sur sa maudite déveine lors des 6 précédentes sorties chez les -18 mondiaux. C’est vrai qu’en 6 tournois, depuis Leuggern en Suisse fin janvier, d’où il avait ramené 15 points, 6 victoires et le trophée en double, ce fut plutôt la période des vaches maigres pour notre "Ügi national". Seulement 2 matches gagnés en 5 tournois (un au Mexique et un au Panama), avec seulement 10 malheureux points à la clef, alors qu’on tablait dans le camp familial sur bien davantage… La loi du genre…

Mais rien n’y fit. Le sourire et la bonne humeur restèrent de mise. Car il y avait d’abord ces 2 victoires acquises en qualifications aux 2 tours précédents, de manière tout à fait convaincante. Et puis surtout cette épaule droite qui ne le faisait plus souffrir… et ces 32 services gagnants, dont 10 aces, sur l’ensemble du dernier match. Bref, c’est une confiance et une condition physique retrouvées que Pierre-Hugues savourait ce jour-là et qu’il ramena dans ses bagages en réintégrant ses pénates, tard dans la nuit, le mercredi 25 avril, pour honorer de sa présence, dès le lendemain 8h30, pour un ¼ de finale, les championnats du Bas-Rhin Jeunes. Et c’est donc fatigué, mais heureux, car revigoré sur le fond, qu’il s’inclina d’ailleurs 2 jours plus tard, pour le titre, de façon assez terne, 6/4 7/5, contre le "géantissime" Albano Olivetti (2m de haut et 50 de pointure), ayant finalement sagement préféré jouer cette finale, le vendredi 27, plutôt que de repartir sur la route ce matin-là pour aller signer dans un autre "Grade 2" à Salsomaggiore en Italie, pour un échec qu’il sentait annoncé.

Un bref retour en arrière. Quelques semaines plus tôt, "P2h" n’avait pas fait de miracles "chez les Aztèques". Mexique, Salvador, Costa Rica, Panama : du 15 février au 17 mars, lors de sa tournée en Amérique centrale, son Espagnol s’était sûrement amélioré, mais guère son "ranking ITF". Pourtant son classement de l’époque l’avait autorisé à rentrer dans le tableau final des 3 derniers tournois. 5 ou 6 matches gagnés ici ou là auraient pu lui permettre de faire un bond significatif dans la hiérarchie mondiale. Au lieu de cela, quelques tirages moyennement favorables, une incroyable difficulté à trouver des partenaires de double et surtout une tendinite contractée à l’épaule, suite à une "turista", le stoppèrent en plein élan, et l’obligèrent dès son retour en Alsace à déclarer forfait et donc à abandonner la mort dans l’âme ses copains, lors de l’ultime phase qualificative des Championnats de France 15/16 ans par équipes, qu’accueillait de surcroît son club, le TC Strasbourg, le week-end du 25 mars. Bref, un crève-cœur et 3 semaines d’arrêt, de soins et de rééducation, qui virent son programme complètement bouleversé, avec une rentrée en compétition espérée lors de l’Open d’Istres, tournoi ITF "Grade 2", un des 3 volets, avec le Cap d’Ail et Beaulieu, de la tournée française de printemps organisée en Provence/Côte d’Azur. Tout évolua favorablement et l’heure du retour sonna donc lors des qualifications à Istres le 14 avril. Certes, pour cette reprise de contact, le suisse Ary Porat (N°504) eut assez facilement raison 6/1 6/2 d’un Pierre-Hugues à court de compét’, mais l’essentiel était préservé, la qualité de jeu était là, l’épaule était sauve, la blessure semblait derrière lui et l’avenir pouvait dès lors être envisagé avec optimisme…

Moralité : La santé, c’est important et l’expérience aussi. Gageons que cette leçon-là, comme les autres, valait bien tous ces déplacements et les petits désagréments encourus. Car, comme on dit, les voyages forment la jeunesse…